Un insecte discret, une plaque immobile sur une plante d'intérieur, peut sembler inoffensif au premier abord, mais il peut en réalité causer des dégâts importants, même lorsqu'il est découvert. Les cochenilles sur les plantes d'intérieur, dont les dégâts sont visibles sur la photo, constituent un véritable fléau qui exige une gestion et une prévention rigoureuses.
Les plantes d'intérieur sont infestées de cochenilles.
Les cochenilles appartiennent à une vaste famille d'hémiptères. Parmi la grande diversité d'espèces (plus de 2 000), seules quelques dizaines parasitent les plantes d'intérieur.
Selon leur stade de développement, leur activité et leur vulnérabilité varient. Ces ravageurs se sont bien adaptés à la vie sur les plantes.
Caractéristiques du parasite
Toutes les espèces de cette famille possèdent des carapaces cireuses protectrices sur leur corps, dont la forme, la taille et la couleur varient. Ces carapaces ne font pas partie intégrante de leur corps (contrairement aux fausses cochenilles). En captivité, les cochenilles se nourrissent de préférence d'agrumes, de palmiers et de broméliacées (orchidées).
La femelle possède un scutellum ovale ou arrondi, plat, brun, rougeâtre ou presque noir (la couleur est spécifique à l'espèce et peut varier), atteignant 5 mm de longueur. Le corps sous le scutellum est blanc ou brun clair, mesurant de 1,5 à 2 mm de long. Elle est dépourvue de pattes, d'ailes, d'yeux et d'antennes. Seuls ses puissants organes buccaux piqueurs-suceurs sont présents.
Les mâles sont plus petits. Leur corps est allongé, avec un petit bouclier, souvent blanc et pubescent, mais il peut aussi être orange clair, gris rougeâtre, etc. Ils sont dépourvus de pièces buccales, mais possèdent des yeux, des membres bien formés et des ailes. Ils sont mobiles, voire capables de voler, mais leur durée de vie est courte (quelques jours) et ils meurent après l'accouplement.
Les femelles vivent jusqu'à quatre mois, recouvrant immobiles leurs larves sur la plante. Cet insecte se reproduit par parthénogenèse (les femelles se reproduisent sans l'intervention des mâles). Les œufs sont extrêmement petits (0,1 à 0,3 mm), ovales ou oblongs-ovales, blancs, puis gris clair, et enfin brun clair.

Les jeunes larves jaunâtres, mesurant jusqu'à 0,3 mm de long, sont surnommées « vagabondes » car elles se déplacent avec agilité sur la plante à la recherche de nourriture grâce à leurs trois paires de pattes. Elles se transforment généralement en femelles, s'installent dans un endroit approprié, perdent leur mobilité et développent une carapace cireuse.
Les parasites sont particulièrement actifs et voraces pendant la période hivernale, lorsque les plantes sont affaiblies et que leur métabolisme est perturbé par un manque de soins.
Panneaux extérieurs présence d'un ravageur
Quelques heures après l'éclosion, les larves commencent à se nourrir activement de la sève des plantes, en ciblant principalement la face inférieure des feuilles. Les adultes sont visibles à l'œil nu grâce aux taches (plaques) présentes sur les tiges et les feuilles.

Les jeunes plants sont difficiles à repérer, mais une loupe peut vous aider à observer leurs mouvements. Si vous ne les remarquez pas à temps, leur présence sera signalée par la présence de miellat (un liquide collant). Ce miellat crée un environnement propice au développement de la fumagine. Il en résulte un dessèchement, la chute des feuilles et la mort des parties de la plante.
D'où viennent les parasites dans la maison ?
On trouve des cochenilles à l'intérieur des maisons par le biais de plantes infestées achetées ou reçues en cadeau, de spécimens déterrés en pleine terre et de la terre du jardin. Ces parasites sont parfois transportés par le vent à l'intérieur, par exemple par une fenêtre.
Les dégâts causés par le parasite aux plantes d'intérieur
Les cochenilles causent des dégâts en suçant la sève des plantes. De ce fait, les feuilles jaunissent ou brunissent, s'enroulent et tombent, la croissance des pousses est ralentie et les fleurs se dessèchent et finissent par mourir.
Comment lutter contre les cochenilles ?
En cas de détection d'un ravageur dangereux, il est conseillé d'isoler immédiatement la plante et d'inspecter toutes les fleurs environnantes. Le choix des méthodes de lutte ultérieures dépendra de l'ampleur de l'infestation.
Règles relatives aux produits chimiques et à leur traitement
S'il est impossible d'éliminer le parasite mécaniquement, il faut alors utiliser des insecticides. Il convient de noter que les femelles et leurs zones de ponte sont bien protégées par des boucliers, il est donc peu probable qu'elles puissent être contrôlées par un seul traitement.
Vous pouvez utiliser les outils suivants :
- Fitoverm est un produit d'origine biologique, donc moins dangereux pour les humains et les animaux domestiques que certains autres traitements chimiques. Cet insecticide et acaricide agit par ingestion et par contact. Dissolvez 2 ml de Fitoverm dans 200 ml d'eau et pulvérisez la plante atteinte. Trois à quatre applications, espacées de 5 à 8 jours, devraient suffire pour obtenir le résultat souhaité. Pour renforcer la plante, l'application d'Epin (stimulant de croissance) en fin de traitement peut être utile.
Confidor est un pesticide systémique et de contact. Malgré son efficacité (15 à 30 jours d'action sur les ravageurs), il est considéré comme modérément dangereux pour les animaux et les humains. Dissoudre 1 g de Confidor dans 0,5 litre d'eau (4 ml pour 10 litres), puis pulvériser la plante et le sol.- Aktara est un insecticide de contact hydrique qui, appliqué sur le feuillage, est efficace pendant 2 à 4 semaines. Pour la pulvérisation, préparer une solution de 1 g de produit pour 1,25 litre d'eau tiède (au moins 25 °C). Pour l'irrigation du sol, diluer 1 g pour 10 litres d'eau. Le produit pénètre dans les feuilles par les racines et les vaisseaux sanguins, les rendant toxiques pour les insectes. Espacer les applications (2 à 4 traitements) de 10 à 12 jours. Afin de prévenir l'apparition d'une tolérance chez les insectes, l'utilisation de ce produit peut être alternée avec d'autres produits.
- Actellic est un insecticide et acaricide organophosphoré puissant à large spectre. Très toxique, il peut s'avérer indispensable dans des situations difficiles. Deux à trois applications (tous les trois jours) suffisent. Prévoyez 2 ml de produit par litre d'eau.
Pour lutter contre les cochenilles, vous pouvez également utiliser les gouttes Avantpost et Advantix, employées pour éliminer les puces, les poux et les tiques des chiens et chats d'intérieur. Diluez une petite capsule dans 0,5 litre d'eau et une plus grande dans 1 litre. Appliquez ensuite les gouttes sur les deux faces des feuilles, ainsi qu'à l'aisselle des feuilles, sur les tiges, les pétioles et même dans le sol. Un seul traitement peut suffire. En cas d'infestation importante, répétez le traitement une semaine plus tard. Il est recommandé d'effectuer les traitements à l'extérieur : en terrasse ou sur un balcon.
Méthodes traditionnelles et prévention
La clé du succès des méthodes traditionnelles réside dans une préparation minutieuse. Leur principal avantage est leur caractère écologique. Divers remèdes sont populaires :
- Solution savonneuse. Essuyez individuellement toutes les feuilles et les tiges avec un coton, une éponge ou les poils souples d'une vieille brosse à dents imbibés d'une solution de goudron, de lessive ou de savon vert au potassium. Il est préférable de recouvrir temporairement la terre. Après 2 à 4 heures, rincez la mousse à l'eau chaude (jusqu'à 50 °C). Certains pensent que cette solution obstrue les pores et perturbe la photosynthèse.
- Vinaigre. Diluer le produit dans de l'eau pour rendre la solution légèrement acide, puis essuyer et vaporiser la zone affectée.
- Infusions d'ail, d'oignon, de piment et de tabac. Les ingrédients, broyés individuellement, sont infusés dans 0,5 litre d'eau (5 gousses d'ail – 1 à 2 jours, 1 oignon – 2 à 3 heures, 50 g de piment – 1 jour, 80 g de tabac sec – 1 jour), filtrés à travers une étamine, puis utilisés pour vaporiser ou appliquer sur la peau. Les infusions de tabac et de piment sont diluées dans 1 litre d'eau.
- Huile (olive, tournesol, huile végétale, huile de neem). Fouetter 10 à 15 g de savon dans un verre d'eau jusqu'à obtenir une mousse, mélanger 2 cuillères à soupe d'huile de tournesol et d'huile d'olive (ou 15 à 20 ml d'huile végétale), rincer abondamment la plante avec le liquide obtenu, puis rincer à nouveau après 6 à 9 heures.
L'huile de neem est utilisée comme agent de lutte biologique contre de nombreux insectes, notamment les cochenilles. Il suffit d'en appliquer sur un coton et de l'appliquer sur toutes les parties de la plante. Certains jardiniers expérimentés ne jurent que par l'efficacité de ce traitement. Il peut également être utilisé à titre préventif.
- Kérosène. Ajouter 5 gouttes de kérosène à une solution savonneuse (40 g de savon et 1 litre d'eau), bien agiter, puis vaporiser ou essuyer l'habitat des cochenilles.
- Alcool. Comme pour le kérosène, ajoutez l'alcool ou la vodka à une solution savonneuse (1 cuillère à soupe de copeaux de savon pour 250 ml d'eau), puis diluez avec 300 ml d'eau. Pour éviter de brûler la fleur, rincez-la à l'eau tiède 10 à 15 minutes après le traitement. L'alcool et le kérosène peuvent endommager les plantes fragiles.
La prévention est essentielle pour assurer la sécurité de vos animaux de compagnie verts. Les mesures préventives comprennent :
- mise en quarantaine des nouvelles plantes ;
- se laver les mains avant tout contact avec la fleur ;
- maintenir l'hygiène dans les zones où se trouvent les contenants de fleurs ;
- lors d'une inspection régulière, il est particulièrement important d'examiner le dessous des feuilles (il est préférable d'utiliser une loupe) ;
- ventilation et pulvérisation ;
- arrosage modéré ;
- Fertilisation saisonnière pour renforcer l'immunité des plantes.
Il n'est pas recommandé de rempoter une plante infestée de cochenilles.
Foire aux questions
Les jardiniers s'efforcent de protéger leurs fleurs des parasites. Lorsque les cochenilles apparaissent, il faut agir vite : elles détruiront tout. Mais avant cela, il est important de savoir comment les combattre, quels produits utiliser et comment prévenir toute nouvelle infestation.







Confidor est un pesticide systémique et de contact. Malgré son efficacité (15 à 30 jours d'action sur les ravageurs), il est considéré comme modérément dangereux pour les animaux et les humains. Dissoudre 1 g de Confidor dans 0,5 litre d'eau (4 ml pour 10 litres), puis pulvériser la plante et le sol.



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